Nos propositions de réorganisation du système de santé

Notre système de santé rencontre aujourd’hui de graves difficultés, sources de risques pour la santé de la population

 

 

  1. Il n’y a pas assez de médecins.

Le nombre des médecins en formation a été divisé par deux en quinze ans; près de 25% des nouveaux médecins qui s’inscrivent au Conseil de l’Ordre ont obtenu leur diplôme hors de France.

Solutions : Suppression du numerus clausus et possibilité laissée aux universités d’organiser plusieurs voies d’entrée dans les études de médecine.

Formation de plus de généralistes que de spécialistes pour une population vieillissante aux multiples pathologies.

2.   Les médecins sont mal répartis sur le territoire

De plus en plus concentrés dans les centres des grandes villes, ils désertent les campagnes et les banlieues. Certains spécialistes sont soit complètement absents de certaines zones, soit ils appliquent tous des dépassements d’honoraires qui limitent leur accès aux précaires.

Solutions : les zones d’installation, avec conventionnement par la Sécurité sociale, déjà mises en place pour les infirmières, permettent une nette régression des disparités géographiques.

   3.      L’exercice en cabinet n’est plus adapté

Moins de 10% des jeunes médecins s’installent en cabinet libéral isolé et à un âge de plus en plus tardif. Ils aspirent majoritairement au salariat et à la pluridisciplinarité au sein d’une structure en gestion collective.

Solutions : favoriser le développement de centres de santé pluriprofessionnels. Dans ce cadre, le médecin est soit salarié, soit travailleur indépendant.

      4.       La rémunération à l’acte est obsolète

Aujourd’hui le patient va d’un professionnel de santé à un autre avec un empilement d’actes sans véritable coordination. D’où un nomadisme médical, une surconsommation de médicaments et un patient qui se sent souvent perdu et insatisfait. Un véritable gâchis!

Solutions : fin de la rémunération à l’acte et financement forfaitisé des structures de soins conventionnées avec la Sécurité sociale. Rémunérations soit en salaires, soit sous la forme d’une rémunération globale à définir.

      5.         Le manque de liens entre la ville et l’hôpital

C’est l’évolution catastrophique de la situation des urgences. Les patients viennent aux urgences car ils ne peuvent plus obtenir une consultation auprès de leur médecin traitant dans la journée; ou alors ils déclarent qu’ils trouvent tout sur place en cas de problème.

Solutions : modifier le système au niveau territorial entre l’hôpital et les centres de santé; activité mixte ville-hôpital pour un nombre important de médecins, ce qui correspond à leurs aspirations; sortir du financement à l’acte et passer au financement forfaitaire.

         6.       Coexistence service public et secteur privé à l’hôpital

De véritables prédateurs se sont infiltrés dans les cliniques privées qui coexistent à côté des structures publiques. D’où des dérives d’un système à but lucratif : sélection des activités rentables, restructurations massives et concurrence avec le système public.

Solutions : les établissements à but lucratif ne devront plus bénéficier d’un financement par la Sécurité sociale pour leur investissement; la santé fait partie pour la CGT des domaines qui relèvent de la responsabilité de l’Etat : statut public pour le personnel et les centres de santé.

 

7.        La fermeture progressive des hôpitaux de proximité

La stratégie actuelle est d’affaiblir l’hôpital public, en fermant les maternités, les blocs-opératoires.

Solutions : Maintenir et développer un maillage d’hôpitaux de proximité avec service d’urgences, maternité de niveau 1, services de soins de suite et structures d’accueil pour les personnes âgées.

8.       Manque de démocratie dans les décisions

Avec la mise en place des ARS, l’éloignement des structures décisionnelles du terrain, la concentration des pouvoirs dans les mains du directeur général ne laissent aucune place à l’expression démocratique.

Solutions : rétablissement de structures administratives déconcentrées de l’Etat dans les territoires comme l’étaient les Ddass et les Drass; création de chambres territoriales de santé aux multiples représentants professionnels et syndicaux.

 

(Voir cet article au complet sur « le Travailleur nivernais », mars-avril 2017.)

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