Le 1er Mai, à Decize, est toujours un moment de
rassemblement syndical apprécié des fidèles.
Cette année, sous les masques, le sourire des retrouvailles était sous-entendu. 60 personnes sur la place de la mairie ont écouté les prises de parole de la FSU et de la CGT.
La prise de parole du secrétaire de l’union locale Sud-Nivernais, Paul Livet :
prise de parole 1er Mai 2021
Bonjour à toutes et à tous, merci de bien vouloir porter le masque et de garder au maximum de vos possibilités une distance respectable avec vos vis-à-vis.
Le 1er mai est une journée de mobilisation, de lutte et d’expression revendicative, pour les droits des travailleuses et travailleurs, le progrès social, la paix, la démocratie et la solidarité internationale. Depuis plus d’un an le monde entier est bouleversé par la pandémie de Covid 19. Cette crise est multiple et a de nombreuses conséquences dans le secteur de la santé en premier lieu, mais aussi sur les questions économiques et sociales, ainsi que sur le plan de la démocratie. La culture n’est pas épargnée. Même si la ministre de la Culture tente de calmer la colère des professions du spectacle et du cinéma, dont les activités sont en très grande partie arrêtées, le mécontentement grandit pour ces professionnels.
Ils ne demandent qu’une chose, travailler !
La crise sanitaire a mis en avant les limites et les conséquences désastreuses des décennies de politique libérale menée pour le seul profit capitaliste. Chaque jour, nous mesurons l’inventivité des capitalistes pour mettre en œuvre de nouvelles contraintes et nouvelles diversions afin de masquer leurs échecs face à la gestion de la pandémie. Au lieu de tout mettre en œuvre pour s’unir, au niveau planétaire, pour se concentrer sur l’éradication du virus, les réflexes des capitalistes demeurent les mêmes : tout faire, quoi qu’il en coûte, pour continuer l’accumulation des profits tout en tentant de réduire les libertés : 36 milliards d’euros de dividendes versés entre mars et décembre 2020 en France ! La Bourse ne s’est jamais aussi bien portée, le CAC 40 culmine à plus de 6 200 points.
La crise économique due à la situation sanitaire n’a pas été la même pour tous.
Dans tous les domaines, la nécessité de répondre de manière progressiste aux besoins de la population est la première des choses à faire : réinvestir les services publics, dans la santé, relocaliser les productions industrielles dans un cadre respectueux de l’environnement permettant de créer des emplois et d’augmenter les salaires, faire des vaccins un bien commun pour l’humanité avec la levée des brevets pour que tous les pays puissent y avoir accès.
La priorité de Macron et son gouvernement est de servir les actionnaires au détriment de la population, tout comme ses prédécesseurs. Alors que des centaines d’emplois sont menacés comme à U-SHIN, Aubert et Duval, Flunch…, le gouvernement fait le choix d’imposer la réforme de l’assurance-chômage amplifiant la précarité et la pauvreté et remet sur les rails la réforme des retraites. La CGT, tout comme vous, revendique l’abandon de ces réformes. N’oublions pas tous les autres licenciements par fermeture de boîte : Briggestone, Bosch, etc. Les femmes, les jeunes, les étudiants, les étrangers occupant les emplois les plus précaires sont et seront aussi les premiers à subir les effets de la crise économique.
Prendre des mesures de relocalisation de l’industrie pour répondre aux besoins essentiels de la population n’est pas uniquement un enjeu de sauvegarde des emplois ou de sites de production. C’est également une réponse à l’urgence des enjeux environnementaux et démocratiques. La solidarité et l’intérêt général n’ont pas droit de cité dans le monde de la finance, et c’est bien l’exploitation économique des personnes et de la planète qui nous a menés à cette situation de pandémie et d’explosion des inégalités, rendant la situation insoutenable. Le constat est planétaire, car nous souffrons tous du même mal systémique. En effet, le capitalisme ne survit que grâce à l’argent public qui le renfloue à chaque crise et même sans crise : les milliards d’euros par le CICE et le CIR versés même pendant les plans de suppressions d’emplois depuis des années.
Les salariés, retraités, privés d’emploi, les travailleurs en général doivent se mobiliser pour gagner une autre répartition des richesses, seule solution pour entrevoir des horizons meilleurs :
- L’amélioration du pouvoir d’achat, en particulier par la revalorisation du SMIC, des salaires, des pensions de retraite et des minima sociaux.
- Une réduction du temps de travail à 32 h pour travailler moins, mieux et toutes et tous, sachez qu’avec la production actuelle, pour que tous travaillent, il faudrait travailler 28,5 h/semaine, donc avec 32 h nous ne sommes pas utopiques.
- L’arrêt des licenciements et le conditionnement des aides publiques à la sauvegarde de l’emploi avec des obligations de résultats et à la sauvegarde de l’environnement.
- La modernisation et le développement des services publics pour répondre aux besoins des usagers partout sur le territoire.
En ce 1er mai, Journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs, plus que jamais la solidarité internationale doit être mise au cœur de nos actions. Une solidarité qui aille au-delà des mots, active et de réelle coopération dans l’intérêt des travailleuses et travailleurs du monde entier.
Sud-Nivernais
Les patrons du site industriel de la route de Champvert se vendent les ateliers les uns aux autres au détriment de ce qui avait été construit en 2004, une Unité économique et sociale, par les salariés de l’époque.
Aujourd’hui ces patrons emmènent les salariés devant les tribunaux (jugement 19 mai 2021), afin de dénoncer cette UES, qui permettait de défendre dans un esprit de solidarité les salariés de tout le site. Le but est de démanteler le site et pour une partie (l’atelier industrie) le déménagement vers un autre site (four à chaux à Decize) en se dégageant de la vétusté et de la dépollution pour remettre tout cela aux citoyens du Sud-Nivernais, et bien entendu un transfert avec appel aux fonds publics.
A ce jour, l’ex-atelier industrie, redevenu Anvis et indépendant du reste, n’a même plus de représentant du personnel pour défendre les droits des salariés, ceux-ci en sont d’ailleurs désolés car ils se sont exprimés auprès de leurs anciens délégués afin de porter leurs revendications et ont gagné sur certaines. Une enquête sur la santé mentale et physique des salariés de tout le site est en train de se monter, afin de démontrer les conditions de travail catastrophiques et les nuisances psychologiques de la gestion du personnel.
Nous ne pensons pas, même si nous n’avons pas d’éléments probants (hormis Bois et Sciages) des autres sociétés, que celles-ci soient en meilleure santé que le site industriel de Decize. Si l’on parle de Faurecia à Cercy-la-Tour, on nous annonce des produits en fin de vie (même si vous avez vu dans la presse le contraire avec une perspective 2025), tout comme Imphy par ailleurs, ne devrait-on pas demander à ces très chers patrons des perspectives industrielles afin de parler de produits nouveaux et de produits retours (productions délocalisées à l’étranger, qu’il faudrait ramener en France) que nous promettent nos dirigeants politiques afin d’avoir notre autonomie ?
Un constat : Faurecia, 1 000 salariés en l’an 2000 et 128 aujourd’hui, Imphy, 2 900 dans les années 80, 1 000 aujourd’hui, SumiRiko, 2 500 dans les années 80, moins de 300 aujourd’hui ; vous remarquerez le constat d’échec de nos dirigeants incapables de gérer les sociétés correctement.
La situation catastrophique due à la crise sanitaire va les aider à démanteler toutes nos entreprises (très petites, moyennes ou grosses). Le tout-tourisme pour la Nièvre et le Sud-Nivernais ne nourrira pas tout le monde, surtout par des emplois précaires à temps partiel et saisonnier. Sans compter tout le transfert du public au privé qu’ils organisent, notamment pour notre système de santé avec la mort annoncée de nos hôpitaux, alors que la crise sanitaire nous fait voir le besoin d’une santé publique forte dans tout le pays.
N’oublions jamais que la santé n’est pas une marchandise, elle ne s’achète pas ni ne se jette. Il est temps de répartir les professionnels de santé en fonction des besoins des territoires.
La création d’une maison de santé sur Decize va se faire grâce à des fonds publics, alors que nous avons un hôpital sur la commune qui ne demande qu’à vivre. Nous ne voulons en aucun cas supprimer les intervenants de santé libéraux du Sud-Nivernais, mais nous pouvons construire, avec une volonté politique, une santé publique au service du public par un centre de santé au sens large (toutes disciplines) au sein de notre hôpital public. Même si l’on a pas toutes les compétences dans cet hôpital, aujourd’hui avec les progrès techniques nous pouvons avoir un hôpital très performant, à condition d’en avoir la volonté politique.
Depuis des années on transfère les services publics au privé, n’oublions pas ce qui a été fait, à savoir, La Poste, la SNCF, les Impôts, et ce qui est en cours : l’éducation, la santé, les énergies en général et EDF/GDF en particulier, déjà bien entamé avec des dates effectives de fin de transferts et il y en a d’autres que je ne cite pas.
A ce propos, une énergie propre monte en puissance, la région BFC en est région pilote, l’hydrogène, que fait-on sur le Sud-Nivernais ? Pourquoi le Sud-Nivernais et la Nièvre ne s’inscrivent-ils pas dans la démarche, notamment les entreprises polluantes pouvant transformer leur CO² en hydrogène, sans oublier l’hydraulique avec nos cours d’eau, de quoi développer l’énergie au sein du service public EDF, ce qui serait de grandes initiatives industrielles importantes ?
L’énergie solaire ne serait-elle pas mieux sur les toits que dans nos terres agricoles dans le cadre du public d’EDF, alors qu’on nous annonce manquer de terrains pour nourrir la planète ?
N’est-il pas grand-temps de se mettre autour d’une table afin de construire l’avenir économique et industriel du Sud-Nivernais ?
Nous vous remercions de votre présence.