Quand le capitalisme structure notre vision du corps

Capitalisme et sport

Sport : quand le corps devient une ressource à valoriser

Extraits du texte :

[La pandémie actuelle de Covid-19 a confirmé l’appétence des Françaises et des Français pour la pratique sportive. Lors des confinements en particulier, le sport exercé à proximité du domicile, mais surtout à domicile, a été largement plébiscité. Dans le dernier cas, les personnes ont pratiqué le plus souvent des exercices de musculation, de cardio ou de yoga, grâce à la reconfiguration de leur logement (des marques comme Decathlon ont ainsi largement équipé les ménages, proposant des kits d’entraînement faciles à utiliser chez soi ; de même, les cours proposés en ligne sur des plates-formes ont explosé). Quelle que soit la configuration choisie, l’envie et le besoin de faire « quelque chose de son corps » ont été au cœur de cette demande accrue de sport.]

La sportivisation de l’existence

[S’il parvient à produire le « bon » corps, l’individu en tire un juste bénéfice, pour lui mais aussi la société. Pour paraphraser l’ancien Président américain J.F. Kennedy, par son investissement du corps, l’individu ne doit pas attendre de la société, mais au contraire contribuer à son bon fonctionnement à travers ses propres efforts. À l’inverse, le « mauvais » corps est stigmatisé pour ses coûts individuels et sociaux, et l’individu qui le porte glisse alors de la responsabilité à la culpabilité : pourquoi, dans une société où la production du corps désiré est présentée comme toujours possible, l’individu n’a pas relevé ce défi ? La condamnation économique et sociale de l’obésité illustre cette interrogation.]

Travailler son corps pour le produire et le valoriser

[D’où l’évolution des pratiques sportives permettant de produire le corps : par exemple, le bodybuilding est moins à la mode qu’il y a 20 ans, au contraire du fitness, du CrossFit et des sports de combat. Ce glissement montre qu’il s’agit moins d’accumuler quantitativement du capital corporel que de pouvoir l’utiliser au mieux pour être flexible, réactif, en mouvement, et donc s’adapter pour survivre. Le corps est considéré comme l’institution ultime qui nous permettra de « faire face » dans un monde d’incertitude.]

Texte intégral : Le Sport-1

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