Rassemblement unitaire du 1er Mai à Decize

Prise de parole de Paul Livet,

animateur de l’Union locale CGT

Sud-Nivernais

 

Mesdames, messieurs, chers camarades,

Merci à tous d’être venus.

Dans un premier temps, malgré les médias destinés à relayer les discours du Medef et des politiques de tous bords, la CGT reste la première organisation syndicale dans le secteur privé nivernais, mais aussi dans le secteur public ; dans le privé, avec 4 points d’avance sur un syndicat qui accompagne la casse des acquis des salariés par la loi-travail (El-Khomri), par les lois Rebsamen et Macron de 2015, et qui soutient « En marche » depuis le premier tour. Par ailleurs, nous disons bravo aux camarades d’Anvis pour leurs élections où ils ont raflé tous les postes !

Ce syndicat a appelé à ne pas manifester dans l’unité avec la CGT, la FSU, Solidaires et FO.
Nous nous demandons même s’il commémore la fête du travail? Peut-être que pour lui, il vaut mieux militer pour le second tour des présidentielles?

Pour nous, cette fête mondiale du travail représente un enjeu majeur, et surtout dans le contexte actuel.
Contexte international avec toutes ces guerres organisées par les pays dits développés qui entraînent la misère et l’appauvrissement des populations, sans parler des migrations dont déjà nos parents et grands-parents avaient été victimes en 39/40.
Nous ne cachons pas que le résultat du premier tour des présidentielles est un désastre innommable, avec d’un côté le FN, rappelons-le, parti fasciste qui n’a rien de démocratique, et de l’autre côté un représentant des finances (Banque Rothschild), qui n’a pas été placé là par hasard.

Nous ne pouvons tolérer le fascisme du FN, ainsi aucune voix ne doit aller à Madame Le Pen lors du second tour; rappelons qu’un certain dictateur des années 1930 et 1940 a été élu démocratiquement pour amener une guerre mondiale par la suite. Est-ce cela que l’on veut? NON.

Voter FN est un danger pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail.

L’utilisation des peurs, du terrorisme, les amalgames éhontés entendus lors de la campagne, la xénophobie, le racisme, le sexisme et l’homophobie, la préférence nationale ne résoudront pas les inégalités, le chômage et les bas salaires. Ne laissons pas le monde du travail être trompé par un discours qui se voudrait soucieux de leurs préoccupations.

Quant au second candidat, M. Macron (qui, vous l’aurez remarqué, s’est comporté comme s’il était déjà élu président à l’issue du premier tour), dressé et formé par Rothschild, sa loi de 2015 est un désastre pour le salarié; notamment dans la défense des salariés, il a porté la loi-travail (El-Khomri), avec le soutien d’un syndicat dont on a déjà parlé au début. Macron n’est autre que la casse de nos acquis; regardez bien son programme social : modification par la suppression du code du travail en plaçant des accords d’entreprise où les représentants du personnel n’auraient plus leur mot à dire, suppression du seul tribunal paritaire de France : le conseil des prud’hommes, remise en question des instances dans les entreprises (CE pour le privé ou CAP (commission d’administration paritaire) pour le public, CHS/CT) par une instance unique qui n’aurait qu’un pouvoir consultatif et n’aurait plus aucun pouvoir décisionnel. Vous appelez cela de la démocratie? Qui connaît mieux l’entreprise ou l’établissement que les salariés eux-mêmes? Qui sue sang et eau pour faire le travail? Qui dégage les richesses de ce pays? C’est NOUS.
Le tout serait fait très rapidement, avant l’été par ordonnance. Vive la démocratie !

Il nous faudra être :
– très attentifs dans les mois qui viennent ;
– mener les revendications des salariés ;
– être très présents aussi lors des législatives pour donner à ce pays le pouvoir aux nouveaux législateurs de contrer le futur gouvernement dans ses projets de casse à tout-va du monde du travail.

Contre le dumping social et environnemental, la CGT propose un nouveau statut du travail salarié qui permet de rattacher à la personne des droits et garanties (protection sociale, droits à la formation professionnelle, reconnaissance des qualifications…) transférables et opposables à chaque employeur.

 

Il nous faudra revendiquer les 32 heures de travail hebdomadaires avec un SMIC à 1800 €, car l’on sait que l’ensemble du travail en France avec le nombre de salariés et privés d’emploi cela représenterait 28,5 heures par semaine. Ne nous voilons pas la face, revendiquons la retraite à 60 ans à taux plein; il vaut mieux rémunérer des retraités qui consomment et mettre les privés d’emploi au travail !
Il nous faut lutter afin d’abroger la loi-travail (loi El-Khomri) et largement modifier les lois Rebsamen et Macron de 2015, qui sont la casse du monde du travail.

Certains se sont battus avec le CNR (Conseil national de la Résistance) pour mettre en place NOTRE Sécurité sociale, que le monde entier nous envie, alors qu’ils veulent nous la supprimer afin de la remettre aux assurances privées. Nous sommes loin de « cotiser selon [nos] moyens, bénéficier selon [nos] besoins », nous avons déjà ce que l’on nomme la médecine à deux vitesses : tu peux payer, tu peux te soigner ; tu ne peux pas payer, tu peux crever ! Alors là encore, revendiquons !

Sans porter pour autant le protectionnisme de l’un (fermeture des frontières) [je rappelle et répète : aucune de nos voix ne doit aller au FN], doit-on ouvrir libéralement les portes à des marchés sans avoir auparavant pris toutes les dispositions pour garder nos productions chez nous et ne regarder que le retour du profit et non la rentabilité ?

Rappelez-vous Facom (entreprise d’outillage basée à Nevers) qui auparavant garantissait ses outils à vie ! On a supprimé tout cela pour l’appât du gain, « la consommation à outrance, on achète et on jette sans réparer », et tout cela pour la rentabilité et le reversement aux actionnaires.

Il nous faut, selon ce candidat, gagner en compétitivité. Pourquoi ?

Non pas pour dégager de la plus-value afin qu’elle retourne aux salariés dans le but de relancer la consommation, mais uniquement afin d’augmenter les profits redistribués aux actionnaires (la redistribution de dividendes est passée de 38,9 milliards d’euros en 2010 à 55,7 milliards d’euros en 2016). Avez-vous eu, chers camarades, 69,83% d’augmentation depuis 2010 pour les actifs ? Sans parler du blocage des retraites, car les retraités sont, d’après eux, des nantis, des payés à ne rien faire ! Mais qui a dégagé les richesses du pays auparavant pour payer ces boulimiques du CAC 40 et autres, sans parler des privés d’emploi qui dans leurs programmes coûteraient trop cher à la société et que l’on voudrait raboter ? Est-ce la faute des chômeurs si l’on a transféré le travail dans des pays où l’on fait travailler les salariés comme des bêtes, sans contrôle, ni minimas sociaux ? D’ailleurs ils commencent à se rebiffer !

De plus qui dégage le financement des retraités et des demandeurs d’emploi ? N’est-ce pas les actifs eux-mêmes par les richesses des entreprises ? Non, chers camarades, aucun centime ne sort de la poche de ces messieurs qui veulent uniquement dégager le plus de profit possible afin de se rémunérer.

De plus, remarquez, chers camarades, que l’argent de l’Etat devrait servir avant tout aux services publics. Or depuis de nombreuses années et particulièrement depuis 2013, cet argent sert à renflouer les caisses des entreprises par le biais du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ou encore du CIR (crédit d’impôt recherche). Regardez bien où passe cette compétitivité-emploi chez Anvis : à supprimer des emplois, alors que cette entreprise a touché 1,7 million d’euros de CICE, 1,2 million de CIR depuis 2013, sans compter 440 000 € d’exonération de cotisations salariales par an, soit 1,760 million d’euros, et ce n’est pas fini ! Au total, 4,6 millions d’euros pour les quatre ans, soit 1,150 million d’euros par an, c’est-à-dire 3 782,90 €/salarié/an. Vous aide-t-on autant dans votre budget ? Alors que cet argent manque à la fonction publique (hôpitaux, Sécurité sociale, écoles, etc.) dont on veut fermer les établissements, participe et amplifie le déficit public.

De plus, toujours chez Anvis, dans le cadre du plan de suppression d’emplois, il avait été décrété en préfecture qu’ils seraient condamnés à payer pour la suppression de 112 postes. Or ils n’ont payé que pour 98 postes supprimés, alors qu’ils en ont bien supprimé 112, en parfait accord avec la préfecture, relayée par la direction départementale du travail, avec un détournement des fonds de la Nièvre vers la région : 75 000 € manquants et 150 000 € détournés. A qui profite le crime? Sûrement pas aux salariés.

Parlons de notre hôpital du Sud-Nivernais,

dont dépendent environ 30 000 personnes : après plusieurs années de déficit, cet argent donné aux entreprises, notamment à Anvis, avec l’argent détourné en plus ne pourrait-il pas servir à notre santé dans le territoire ? Notre santé doit-elle être soumise à rentabilité ?
La politique santé des deux derniers mandats est en train de tuer nos hôpitaux publics de proximité. Ce n’est pas la création du GHT (Groupement hospitalier de territoire) qui va améliorer, avec le transfert des services sur Nevers, STE (stérilisation) et labo ; c’est au contraire un coût supplémentaire énorme pour les établissements, tout en éloignant les patients de leur territoire.

Le désert médical dans nos territoires ?

Bien sûr, il y a un manque de médecins, mais en cause aussi la mentalité des étudiants en médecine d’être salariés afin d’avoir une vie digne de ce nom. Alors pourquoi ne créons-nous pas des centres de santé, avec des intervenants salariés (médecin, infirmières, aides-soignantes, etc.) répartis sur notre territoire, sous l’égide de notre hôpital de proximité de Decize ?
Cela existe déjà, notamment à La Machine, avec 14 salariés dont un médecin ; cela existe à Imphy, avec un médecin salarié de la mutualité, grâce, on doit le dire, aux syndicats CGT des retraités d’Imphy.
Là encore, nous avons des propositions que les grands de ce monde refusent de discuter ; et notre argent public ne serait-il pas plus utile aux citoyens dans cette démarche que le financement des entreprises afin qu’ils s’en mettent toujours plus dans les poches ?

Savez-vous que les ambulanciers sont en train de monter un consortium dans la Nièvre, avec seulement deux propriétaires pour arriver à un d’ici très peu de temps, et cela en toute légalité, malgré l’interdiction de cette démarche dans la politique « Sécurité sociale » ? Devons-nous être tributaires pour notre santé de la non-concurrence des ambulanciers et VSL ?

Vous avez tous lu dans le « JdC », que notre président du conseil départemental, M. Patrice Joly, voulait fermer certaines routes départementales parce qu’elles coûtent trop cher en entretien, et vous êtes tous au courant que la commune de Cossaye a fermé une route communale afin de ne pas entretenir un pont, le pont des Cornats : encore une preuve que NOTRE argent public pourrait être mieux placé.

Qui prône l’écologie actuellement ? Nos propositions sont de remettre sur la table le ferroutage, les canaux à la place des camions et des bus. Un certain candidat, M. Macron, crée les « oui-bus » pour envoyer les bus sur la route et couler la SNCF ! Voyez, chers camarades, que nous avons du travail ! Donc restons vigilants !

Voyez le PDG de Lafarge, en France, qui démissionne au lieu d’être directement arrêté par les services de l’Etat, pour haute trahison avec l’ennemi : n’est-on pas, selon M. Hollande, en guerre contre Daesh ?

Tous ensemble, refusons les reculs sociaux et travaillons à renforcer les luttes sociales, à faire grandir le rapport de forces pour que le progrès social, la justice sociale, les libertés syndicales, la solidarité, la paix l’emportent !

Bon 1er-Mai à toutes et tous, restez vigilants et à très bientôt dans les luttes !

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